SOLAN (Roswill)
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Introduction
: La Chute des Solanges. |
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–
Veuillez atterrir dans
la place prévue à cet effet, résonna une voix
dans la radio. |
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Que s’était-il
passé ? Milms n’aurait pas pu donner la planète aux
centaures. Il était sorti dans le désert, au milieu des
combats, accompagné des trois Tuneds et, à quatre, ils avaient
massacré au moins une centaine de minsiens...Mais c’était
en vain. Les minsiens avaient submergé les Martiens en quelques
instants. Maintenant, tous les hauts dignitaires étaient enfermés
dans les prisons
du Palais. |
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Des guerriers
du feu. Partout où ils se rendaient dans cette cité, Gwenda,
Kao-lan et Torïn ne rencontraient qu’eux. Ils se permettaient
tout : voler des marchandises dans les magasins, bousculer les gens, les
accuser des pires maux, les insulter ou bien arrêter n’importe
quel innocent pour, soi-disant, aller l’interroger... |
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Entrer dans
le vaisseau n’avait
pas été compliqué. Avec l’aide de Xian, cela
avait été un jeu d’enfants ; mais, maintenant, quitter
la planète s’avérait légèrement plus
difficile. Les croiseurs Minsiens empêchaient toute sortie dans
l’espace en entourant la planète. |
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Le Palais
du Feu se dressait devant eux, un immense bâtiment semblant toucher
le ciel. La légende voulait que Xtila vivait tout en haut du dôme
et, parfois, sortait montrer sa puissance et offrir au peuple un spectacle
de flammes... |
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– Bon,
la première phase du plan est réussie. Grâce à
l’intervention Laotienne nous avons pu sortir de l’étau
minsien. Mais je doute qu’ils puissent longtemps les tenir en échec.
Les centaures ont une flotte beaucoup plus importante que ça. Ils
en ramèneront d’autres. |
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L’intérieur
du Temple était encore plus magnifique et grandiose que l’extérieur.
Les yeux se perdaient dans ce dédale de colonnes, d’arches,
de sculptures et de flammes... Le vieux Xlaom tentait tant bien que mal de courir pour rejoindre le fond de l’immense et unique salle de ce rez-de-chaussée. Il clopina jusqu’à une porte qu’il verrouilla derrière lui et les trois poursuivants purent l’entendre monter des escaliers. Ceux-ci s’arrêtèrent alors devant l’ouverture, Torïn prit sa hache et découpa dans l’acier une encadrure à sa taille. un sourire se forma sur ses lèvres alors que Kao-Lan et Gwenda se baissaient pour passer. Ils montèrent les escaliers quatre à quatre et arrivèrent, au bout d’un temps interminable, devant une autre petite porte, mais en bois cette fois-ci. Le Nohirrim la fit sortir de ses gonds d’un coup de pied... Une petite pièce s’offrit à eux, une sorte de chambre de serviteur avec un lit en pierre et des restes de nourriture dans la poussière sur le sol. De l’autre côté, une deuxième porte et le vieillard, tambourinant dessus : – Mon Dieu, je vous en conjure ; il sont revenus, il faut que vous nous aidiez... Gwenda, Torïn et Kao se regardèrent, interloqués, se demandant quoi faire... Ils n’eurent pas à attendre longtemps, les événements les prirent de court. la porte s’ouvrit, projetant le Xlaom par terre. Dans un nuage de poussière, un autre vieillard apparut derrière. Un Xlaom, complètement chauve, habillé d’un simple pantalon en cuir et portant une immense barbe... L’autre se releva : – Mon Dieu, je vous en prie... – Est-ce toi qui a eu l’audace de me réveiller serviteur ? le coupa le nouveau venu. – Oui Monseigneur, pardonnez... Le vieillard lui posa très vite la main sur la tête et, aussitôt, le vieux à genoux prit feu... Un phénomène extraordinaire se produisit alors. Pendant que sa peau brûlait et que les os noircis apparaissaient, son attaquant rajeunissait à vue d’œil. En quelques instants, tout le corps avait été consumé et il ne resta bientôt plus qu’un tas de cendres. Le “Dieu” se redressa, vainquant ses courbatures passées... – Qui êtes-vous étrangers ? demanda-t-il aux trois intrus. – Qui nous sommes n’a pas d’importance... répondit Kao-Lan. – Ce qui est important, continua Torïn. C’est que tu n’es pas celui que nous cherchons, Xtila, “Dieu” du Feu... L’interpellé ne répondit pas, mais soudain, un homme fit son apparition dans la pièce, réduisant à nouveau l’espace vide. – Gunnm ! s’étonna Gwenda. Où étais-tu ? – Eloignez-vous de lui ! cria le Martien. Il faut sortir de la pièce. – Pour... ? commença Torïn. Il n’eut pas le temps de finir sa phrase : la pièce explosa, projetant les compagnons dans l’escalier. Gwenda se releva et vit des morceaux de pierres, de roches qui restaient en l’air, comme posés sur le vide. – Qu’est-ce que... ? dit-elle, se retournant vers ses amis... Torïn, immobile, semblait se concentrer. Tout à coup, il se libéra, comme s’il portait une charge, comme s’il était enseveli, et repoussa les morceaux de bâtiment qui était suspendus dans les airs... – C’est la Protection Nohirrim, dit Torïn, voyant l’air ébahi de son amie. Je vous protège en permanence depuis Laoh-Gin, mais j’ai dû, ici, booster un peu la puissance. Il s’arrêta et tous tournèrent leurs regards vers la pièce où ils se trouvaient un instant auparavant. Xtila avait disparu dans la poussière qui formait désormais un nuage... Ils revinrent à l’intérieur et regardèrent par l’ouverture dans le toit créée par l’explosion. Le “Dieu” descendait vers son armée de guerriers du feu en flottant. Pendant que la bataille continuait en bas, d’autres Xlaoms accouraient dans les rues ; d’autres guerriers... – Mais qu’est-ce qui se passe ici ? pensa tout haut Gwenda... – L’arrivée aux commandes de Solan-Xlaomin par les Xlaoms s’est faite à la suite d’une usurpation, lui répondit Gunnm. Un peuple vivait ici avant, les Solanges. Ils étaient d’une grande beauté et étaient très avancés, mentalement et technologiquement. L’histoire veut que les hommes-lézard les aient détrônés et qu’ils aient été éradiqués, mais la vérité est tout autre. Les Solanges se sont réfugiés sous terre et n’ont pas cessé de se préparer pour le jour où ils ressortiraient reprendre ce qui leur revient de droit. Nous sommes dans l’Ère de Changement et il était inévitable que cela arrive aujourd’hui... – Mais cela ne répond pas à la question, continua la Gersienne. Où étais-tu ? – Je pense, lui répondit Kao-Lan, que notre martien était avec ces Solanges et que cela faisait longtemps qu’il les connaissait... |
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Gunnm avait
raison. L’attaque avait été soigneusement préparée
pendant des siècles d’exil. Les Solanges étaient restés toutes ces années sous terre, dénaturant totalement leur apparence physique et s’adaptant aux nouvelles conditions d’existence qui leur avait été imposées. Tout ce temps leur avait permis de méditer sur eux-mêmes, de réapprendre la science des armes qu’ils avaient fini par oublier et à prévoir le jour où ils pourraient ressortir à la lumière du jour et se venger des Xlaoms... |
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Les quatre
compagnons avançait avec peine dans les tunnels souterrains. Ils
avaient suivi Gunnm dans les galeries toujours fraîches ; de longs
couloirs créés par les Solanges pour attaquer en plusieurs
points de la planète. Comme à son habitude, le Martien n’avait pas été très loquace. Il n’avait pas nié les paroles de Kao-Lan. A quoi bon ? Après tout c’était la vérité... Mais il ne se décidait toujours pas à parler franchement avec eux. A Kao, il aurait peut être pu tout lui dire, mais ils étaient un groupe : si l’un était au courant, tout le monde devait l’être. – Nous arrivons, dit le Laotien, sortant Gunnm de ses pensées. Les couloirs étaient noirs, aucune lumière ne filtrait à travers la terre, pas une ouverture, mais les quatre guerriers étaient surentraînés, ils avaient depuis longtemps appris à s’habituer très vite à la nuit permanente. Kao-Lan qui avait une meilleure vision avait pu voir en premier la salle souterraine vers laquelle ils se dirigeaient. C’était une immense salle, des dizaines de Solanges semblaient y vivre ; plusieurs habitations précaires, creusées dans la roche, étaient vides, mais pas depuis longtemps. Au milieu de la salle, un gigantesque escalier menait à une grosse ouverture tout en haut. Une entrée de maison qui était décorée, révélant l’importance de son habitant. Au bas de ces marches se tenait un gros homme caressant une boule de poils et de dents, assis (ou avachi) sur un trône de pierre recouvert de tissu. L’homme – ou plutôt le Solange – semblait immobile, arrêté par ses kilogrammes de graisse. Gunnm se dirigea droit devant lui et s’agenouilla. Il prit la parole : – Je demande à parler au Dieu du Feu. Le gros Solange sembla enfin remarquer le Martien et il fit un geste de la main dans sa direction. Soudain, il jeta sa tête en arrière et ses bras se raidirent comme s’il était pris de convulsions. Gunnm fit signe à ses amis de ne pas bouger et de le laisser faire. Enfin, le Solange s’arrêta. Il ramena sa tête, les yeux fermés. Quand ils les ouvrit, ils étaient totalement noirs. une voix s’éleva dans leurs têtes et les quatre compagnons sentirent enfin ce qu’ils étaient venus chercher ici, cette sensation étrange qui parcourait leurs corps : c’était leur cinquième partenaire... |
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Les
Xlaoms étaient terrorisés. Les Dieux leur avaient toujours
dit que ces ordures de solanges étaient tous morts, qu’ils
s’étaient tous fait exterminer lors de la Libération
de Xlaomin. Alors pendant les derniers siècles, ils avaient négligé
leur entraînement, s’étaient vautrés dans la
luxure de leur nouvelle condition de maîtres de la planète...
Cette attaque était beaucoup plus qu’une surprise pour eux
; c’était une punition... La deuxième raison pour laquelle ils étaient effrayés, c’était Xtila, le Dieu du Feu. il volait au dessus de ses troupes, imposant sa présence dans tout le quartier. il donnait des ordres aux guerriers qui se battaient contre les Solanges et il tuait ceux qui fuyaient, n’admettant aucune lâcheté dans ses rangs. Certains Solanges avaient bien essayé de l’atteindre avec des projectiles, mais une protection de flammes brûlait tout ce qui l’approchait à moins de cinq mètres... Xtila, confiant, affichait un sourire sournois et méprisant. Il était invulnérable, intouchable. Il était... un Dieu... Soudain un cri suivi d’un sifflement d’air l’attira. il se retourna juste à temps pour voir une boule de feu se précipiter vers lui. il tendit alors la main en avant et répliqua. Sa flamme détruisit la boule. Regardant d’où venait cette attaque, il le vit alors... Se soulevant du sol dans une aura de feu, il se porta au niveau de son adversaire. |
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– Salut
à toi Ami Martien, dit la voix. Mais cette voix sortait du gros homme, malgré ses yeux révulsés et son indéniable raideur, le Solange bougeait sa bouche (autant qu’il le pouvait) en même temps que les paroles atteignant les esprits des quatre compagnons. – Mais ce n’était pas lui, dit Torïn. J’en suis absolument certain. Quand nous sommes arrivés, je n’ai rien ressenti. Pourtant, je sens maintenant que c’est lui... – C’est tout à fait normal, répondit Gunnm. le Patriarche est, comment dire... Possédé par l’esprit de son Dieu : Roswill, Maître du Feu. – Mais où est-il ce Dieu ? demanda Gwenda. Est-il mort ? – Je vais très bien, dit la voix. Merci à vous de vous en inquiéter Amie Gersienne. Je suis, en ce moment, dehors et j’affronte Xtila, faux dieu et chef des usurpateurs xlaoms... La voix, en disant cela, traduisait la haine accumulée pendant des siècles par le peuple Solange... – Es-tu prêt ? demanda le Martien. – Oui Ami Martien. Je savais que tu viendrais aujourd’hui et tout a été préparé. Cette attaque n’était que la première ; ces chiens de xlaoms n’auront pas le temps de reprendre leurs esprits. Un silence s’installa pendant lequel tous réfléchirent à ce que cela impliquait. un puissante nation allait être défaite pour laisser la place à des barbares frénétiques. Etait-ce cela le changement qu’ils devaient empêcher ? Pourtant une de leurs futurs compagnons était acteur de cette révolution. Gunnm se retourna vers eux et leur dit : – Ce ne sont pas nos affaires. Cette guerre a été commencés il y a cent siècles et n’a jamais été terminés. Ce ne sont pas ceux que nous devons combattre. – Je te remercie Gunnm, continua la divinité Solange. Laisse-moi mener à terme ma mission et nous pourrons partir... |
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Ce n’était
pas un solange. En tous les cas pas un des solanges qui attaquaient la
ville. Il était humanoïde mais la ressemblance s’arrêtait
ici : ses mains n’avaient que trois doigts, son visage étrange
n’était pas humain ; pas d’oreilles, pas de nez, pas
de bouche. De grands yeux complètement noirs et, au menton, deux
excroissances pointues. Xtila fouilla dans sa mémoire. Il avait déjà vu des êtres comme lui, mais où ? L’étrange s’approcha de lui et se maintint à sa hauteur. Les deux adversaires se lancèrent un regard noir, toute leur haine se confrontait. Soudain, ils se jetèrent l’un sur l’autre et se portèrent, chacun, un coup de poing enrobé de flammes... Les deux mains s’entrechoquèrent dans une magnifique explosion. Les deux “déités” portèrent coup sur coup, imitant leur adversaire instinctivement. Les genoux, les pieds, les mains, les coudes. Tous produisaient une formidable gerbe de flammes à chaque fois qu’ils se touchaient. Le rythme commença à prendre une vitesse insensée, chaque combattant espérant qu’il serait plus rapide que l’autre et que, ainsi, un de ses coups passerait la garde... Soudain, c’en fut trop pour le Xlaom et il ne put éviter l’attaque de son adversaire. Il se prit un poing enflammé dans le menton et partit dans les airs. Il se stabilisa quelques mètres plus loin, assez vite pour voir le Solange lui foncer dessus, poings en avant... Xtila évita l’attaque, sautant par dessus l’être étrange. Les deux combattants se stoppèrent et s’examinèrent du regard. – Qui es-tu ? demanda le dieu Xlaom... – Ta mémoire te joue des tours usurpateur. Ou peut être est-ce la cryogénisation ? – Je t’ai déjà vu, mais où ? Soudain, une lueur s’éclaira dans la tête du faux dieu, il venait de trouver. Mais cela remontait à plusieurs siècles. Sans cryogénisation, il n’aurait pas pu survivre... A moins... qu’il ne soit vraiment... un Dieu... Roswill le regarda, un air malicieux sur le visage. Il le toisa, semblant rire malgré l’absence de bouche. un moment Xtila hésita, il se demanda s’il serait à la hauteur pour ce combat ; mais il se ressaisit bien vite. Ils les avaient déjà battus une fois, pourquoi pas deux ? Reprenant ses esprits, ils faux dieu joignit les mains devant lui. Il se concentra et une énorme boule de feu apparut. Épuisé par l’effort qu’il venait de produire, il prit quelques secondes pour souffler. Le Solange le regardait, semblant s’amuser de ce que son adversaire tentait de faire. Soudain, le Xlaom poussa un cri et envoya la boule à toute vitesse sur son ennemi, un sourire narquois au coin des lèvres : – Evite-ça si tu peux ! cria-t-il. Le Dieu du Feu reprit un “air” sérieux et s’immobilisa... – Tu ne survivras pas à cette attaque, lui lança Xtila. Même toi... La boule enflammée n’était plus qu’à quelques centimètres du Solange, quand celui-ci, d’un revers du bras, la renvoya se perdre dans les airs. Pendant qu’il faisait cela, le Xlaom crut entendre quelque chose : un cri, une sorte de hurlement résonna dans son crâne et tint tous ses membres, l’empêchant de bouger. l’usurpateur, comme l’avait appelé son adversaire était tétanisé. Il avait réussi à contrer son attaque... – Tu as enfin compris, lui dit la voix dans sa tête. Tu n’es rien, faux dieu... Rien de ce que tu tenteras n’aura d’effet, je suis beaucoup plus puissant que toi... Xtila tomba vers le sol. Il était impuissant face à une divinité. Toute son arrogance avait disparu. Roswill s’approcha lentement de lui. Il le regarda pleurer et, sans se brusquer, leva un poing enflammé devant son visage. il l’abattit et trancha la tête de son ennemi... Levant la tête, il vit le Soleil de lever. Il était rouge. Rouge comme le sang qu avait été versé aujourd’hui. Les Solanges reprendraient leur place sur leur monde. Ce n’était que le commencement. Se retournant, il vit une navette approcher. Gunnm et ses amis venaient le chercher... |
FIN
DU CHAPITRE |