NOHIRRIM (Torïn)
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Introduction
: Haut fait d’armes du plus grand des Rois Nohirrims :
Balïn Ier. |
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La
salle du Conseil
des patriarches était immense. Ce n’était pas en largeur
qu’elle révélait toute sa majesté, car le cercle
du sol n’était pas grand, mais elle montait à plus
d’une centaine de mètres dans les airs, abritant la statue
d’une taille phénoménale de Balïn Ier. Le dallage
au dessous de la table dessinait une forme à quatre branches, symbole
parfait Nohirrim. Disposés tout autour de la pièce, les
sièges des patriarches avec celui du Roi,
plus imposant et, à sa gauche, le Maître Longue Barbe. |
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La
forteresse du Mont
Kapäz, domaine de la Prêtrie Nohirrim, ordre des serviteurs
du Dieu Grog, dieu d’Énergie et des boissons chaudes. Une
immense montagne, creusée profondément, abritant des flux
énergétiques extrêmement importants. |
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Le
voyage jusqu’à Kapäz était une très longue
entreprise et, même lorsque l’on prévoyait d’y
aller tôt dans la journée, le retour se faisait forcément
avec une partie dans la nuit. |
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Torïn
se réveilla d’un coup. Quand il était arrivé
à portée de vue et d’écoute des deux extranohirrims,
il put enfin découvrir leur race. Étonnamment, ils ne venaient
pas de la même planète. Le premier était humanoïde,
certainement Martien, à cause de son corps cyborg ; et l’autre
était indéniablement Gersienne. Les deux débattaient
à propos d’une chose... Une personne... Une personne qui
serait sur cette planète : C’était tout
ce dont il se rappelait... |
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–
Nous allons nous faire repérer
! Regarde notre taille, regarde la leur ! |
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Les
Nohirrims étaient un peuple assez avancé technologiquement.
La plupart d’entre eux travaillaient dans les forges. Les forges
sont, ici, des sortes de centres de recherche où des Nohirrims
expérimentent toutes sortes d’équipements, matériels
qui ont été fabriqués quelques temps auparavant.
Grâce à ces centres, prépondérants sur la planète,
ce peuple était en constante avancée vers de nouvelles innovations. |
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Comme
d’habitude, le compte-rendu du Conseil Nohirrim avait déplu
à chaque membre de la famille Torïn. Mais ils n’avaient
plus aucune influence sur la planète. Ici, tout n’était
que richesse, et cette richesse, c’étaient les Balïn
qui les possédaient... Aujourd’hui, ils n’y pouvaient
rien. Ils avaient joué une grande partie avec eux et avaient perdu. Malgré tout, il devait continuer à nourrir sa famille et devait travailler pour subvenir à leurs besoins. Ne possédant pas de véhicule terrestre, il devait se rendre dans sa forge seul, à pied et devait traverser toute la capitale pour atteindre les zones industrielles en périphérie. Le trajet ne posait pas de problème, la circulation des villes Nohirrims était très bien organisée, et la sécurité assurée dans toute la ville... sauf dans le quartier noir, le seul ouvert aux étrangers à la planète. Ici, tous les trafics, jeux illégaux et délinquances étaient réunies dans ce petit noyau qui pourrissait d’année en année sans qu’aucun pouvoir n’y change quelque chose... On y croisait toujours des hommes – voire humains – étranges et, aujourd’hui, Torïn tomba nez à... nombril avec un grand homme maigre enveloppé dans une cape à capuche noire. Il leva un moment les yeux vers lui, pour lui signifier qu’il devait s’excuser (tous les Nohirrims savaient pratiquer la persuasion d’autrui en toute mauvaise foi), mais le regard fixe et triste, mais coléreux et pathétique de cette homme l’empêcha d’ouvrir la bouche... Il lui présenta ses excuses et repartit s’effacer dans la foule. Torïn resta un moment ébahi sur cette apparition mais, bien vite, il sembla disparaître de son esprit comme il avait disparu dans la masse grouillante... Alors, il reprit son chemin. |
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Gwenda
se releva brusquement. – Tu l’as senti aussi, dit Gunnm... La Gersienne se retourna. Le Martien était assis dans un coin d’ombre de la pièce, seuls ses yeux semblaient luire, comme ceux d’un félin. – Oui, répondit-elle. Deux forces. L’une phénoménale et l’autre très familière viennent de se rencontrer, mais elles se sont séparées presque immédiatement... – La deuxième était celui que nous sommes venus chercher. La première... – Quoi la première ? – ... – Réponds-moi ! Gunnm prit ses affaires : sa lame et son manteau, et sortit de la pièce? – Suis-moi, cria-t-il à Gwenda. Nous devons le rattraper. – Tu avais promis de ne plus faire aucun secret, répondit Gwenda en se précipitant à sa suite. |
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Torïn
arriva enfin à sa forge.
C’était un complexe très moderne enterré sous
une petite colline creusée. Une énorme cheminée laissait
échapper des volutes de fumée. Le jeune patriarche était,
de par sa position, chef de recherche et des travaux et, tous les guerriers
des forges travaillant ici appartenaient, de près ou de loin, à
sa famille. Mais Torïn ne gagnait as seulement sa vie ainsi. Il était également tueur de démons, en plus d’intégrer l’armée Nohirrim, il tuait les créatures lorsqu’elles menaçait la cité et la vie de la population. La famille Torïn était autrefois très populaire et, à chaque fois, la ville s’octroyait leurs services. Mais là, encore une fois, comme partout ailleurs, la famille Balïn était devenue hégémonique. Alors qu’il était à cent mètres de l’entrée, il leva les yeux de son chemin et, une deuxième fois dans la journée, rencontra le regard d’un humain... – Qui êtes-vous ? lui demanda-t-il sans prendre la peine de savoir qui il était. – Tu sais qui je suis Nohirrim, parce que tu m’as toujours connu et, parce que tu m’as vu hier soir... Torïn, surpris, regarda son interlocuteur. C’était bien l’homme d’hier, celui qui discutait avec une femme autour d’un feu. – Ecoute-nous Nohirrim, dit une vois féminine derrière Torïn. Nous ne te voulons aucun mal. Le patriarche se retourna. C’était bien la compagne de l’homme : une Gersienne et un humain... Quelle dérision... Même si sa famille n’avait plus aucun renom sur la planète, elle gardait tout de même sa fierté. Si ils tentaient quoi que ce soit, il ne se laisserait pas faire... – Que me voulez-vous étrangers ? Vous n’avez pas le droit de rester ici ! – Nous devons discuter dit l’homme. – Je n’aurais de discussion avec aucun d’entre vous. – Il semblerait qu’il n’ait pas encore réalisé, lança la Gersienne à son compagnon. – Tu étais pareille au début... et peut être même encore aujourd’hui... – Ecartez-vous, cria Torïn ! Laissez moi passer sinon je vous promets sur l’honneur de la famille Torïn que vous le regretterez... – Très bien, répondit l’homme. Il commença à s’écarter : – Mais réfléchis bien... Torïn, continua-t-il. Regarde au fond de toi, et vois qui nous sommes... – Qu’est-ce que..?? – Pas mal ton discours Gunnm. Tous se retournèrent vers la forge. Au dessus de l’énorme ouverture au sommet de la colline, qui lâchait des tonnes de fumée, se tenait un homme habillé d’une cape noire, la capuche baissée, les cheveux longs et bruns lâchés et le torse nu. – Xian, murmura Gunnm. – C’est l’homme que j’ai rencontré ce matin, dit Torïn. – C’est bien sa puissance que j’ai senti, continua Gwenda. Qui est-il Gunnm ? – Xian est un de mes maîtres. Sur Mars, il enseigne l’art de tuer aux plus talentueux de nos guerriers qui deviennent des chasseurs... des Assassins. – Belle description, répondit l’intéressé en redescendant de sa position. Je penses que tu sais pourquoi je suis ici. – Pur m’exécuter, très certainement. – Pour... commença Gwenda, frappée de stupeur. Qu’as-tu fait ? – Notre Empereur est contrôlé par l’acteur principal du Changement dont nous sommes victimes. J’ai été désavoué, emprisonné ; mais j’ai réussi à m’échapper pour venir vous chercher... Xian ! Tu as dû le voir, comme moi, ce n’est plus Milms... Quelque chose est derrière lui. – Ce n’est pas mon problème. Je sers mon dirigeant, quel qu’il soit ; et tu devrais en faire autant... en tant qu’Assassin de la Nuit... – Je dois avant tout servir ma planète... et ce n’est pas ce que tu fais... – Cette discussion ne servira à rien. Tu as ton point de vue, j’ai le mien. Nous sommes aussi entêtés l’un que l’autre. Rien ne changera... – Au contraire... Tout change, mais il est encore temps de l’arrêter. Voyons si l’élève a dépassé le maître. |
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–
Ecoute-moi bien Nohirrim, dit Gwenda à Torïn alors qu’ils
repartaient vers la ville en courant. Je sais bien que son histoire a
l’air folle... Il m’a raconté la même après
être venu sur ma planète... – Tu ne vas pas aider ton compagnon, demanda Torïn. – Il m’a demandé de le laisser tranquille et d’aller chercher un moyen de locomotion pour quitter ta planète. – Je ne l’ai pourtant pas entendu... Arrête-toi Gersienne ! Les deux étranges compagnons stoppèrent leur course effrénée : – Un message télépathique ? Les Martiens ne savent pas utiliser cette technique, ou bien au court d’un certain nombre d’années. Qui est-il ? – Je n’en sais pas plus que toi... Il s’appelle Gunnm et est Martien. Laisse-moi terminer ! – Tu as deux minutes... – Je l’ai vu, de mes propres yeux... – Quoi ? demanda Torïn, piqué par la curiosité. – Ce changement dans la Galaxie, ou peut être dans l’Univers entier. – Mais de quoi parles-tu ? – La technologie. Elle corrompe tout, rien ne lui résiste. Même sur ma planète, entièrement végétale. J’ai vu ma Rein... Ce n’était plus qu’une machine, vivante peut être, mais pas ma Mère... Un silence s’installa. Gwenda ne put retenir une larme qui coula sur sa joue et vint tomber sur le doigt de Torïn : – Tu dis que ta Reine, maîtresse de la Nature, a été entièrement corrompue. Mais que va-t-il advenir de ma planète, nous sommes un des peuples les plus avancés technologiquement. – C’est justement ce pour quoi Gunnm traverse la Galaxie. Il nous cherche. – Mais comment peut-il savoir ? – Parce que nous l’attendons. Souviens-toi de ce qu’il t’a dit. Regarde au fond de toi, cherche cette familiarité quand tu nous parles, quand tu nous vois... Il ne se bat pas seulement pour lui – pour sauver sa vie – mais aussi pour nous... |
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Les
deux hommes ne bougeaient pas. Ils se regardaient droit dans les yeux,
chacun jaugeait la puissance et l’expérience de l’autre... – Voyons où tu en es maintenant, murmura l’homme aux cheveux longs. En disant cela, il leva les deux bras en avant, se souleva du sol de quelques décimètres et une boule d’énergie se forma devant lui. Elle prit une teinte rouge et commença à s’entourer de plasma. D’un cri, il la projeta vers son adversaire. Gunnm ne bougea pas devant l’arrivée de cette attaque mais, juste au dernier moment, il tendit son bras et, d’un mot, il absorba la boule crépitante dans sa main. Levant les yeux, il ne vit pas Xian. Un mouvement derrière lui le fit réagir et il sortit sa lame d’un mouvement imperceptible, parant les deux poignards du Maître Assassin ; puis, d’un revers, il dégagea son katana et asséna un coup à son adversaire qui l’évita d’un bond en arrière. Il repartit, prenant appui sur le sol, droit sur Gunnm qui ne put éviter le coup de poing. Mais, surmontant la douleur de la puissance de son maître, il lui attrapa le bras. Tombant sur le dos, il roula et l’envoya voler vers la forge. Xian se rétablit néanmoins ; il leva son poing devant son visage et murmura quelques mots. Aussitôt, une sorte de plasma rouge-sang entoura son membre. Tendant deux doigts, il projeta un long rayon vers son élève. Celui-ci se lança en flottant au dessus du sol à pleine vitesse, tandis que le plasma arrivait vers lui ; il cria et une bulle l’enveloppa, détournant le rayon. Il continua son vol, droit sur Xian, et lui asséna un uppercut suivi de coups de poings dans les côtes à une vitesse ahurissante. Son adversaire subit les coups sans broncher puis, d’un coup, il bloqua les deux poings de son assaillant. Celui-ci réussit néanmoins à en dégager un et, tendant son bras en arrière prépara un coup unique mais très puissant. D’un bond, il évita la main de Gunnm qui vint s’encastrer dans la roche d’au moins quinze centimètres. Effectuant un salto en l’air, Xian retomba sur les épaules du cyborg et, se laissant tomber en arrière, l’envoya dans les airs. Celui-ci se stoppa en écartant les bras et les jambes... Le Maître regarda son disciple droit dans les yeux : – Pas mal, dit-il avec un sourire. Il est vrai que tu t’es amélioré. – Désolé, je n’ai pas le temps e jouer. Mais je n’ai également aucun moyen de te persuader Xian. Pardonne-moi... – Comment ? Gunnm baissa les deux bras et chuchota quelques mots incompréhensibles : – Xfghrtz Rhzgbnmmm... Deux boules d’énergie bleues apparurent dans ses mains et grossirent rapidement ; et, d’un coup, il cria un unique mot et ses créations furent aspirées dans son corps qui commença à prendre une lueur bleutée. Gunnm resta les yeux fermés quelques secondes qui parurent un éternité à Xian, tandis que des éclairs d’énergie parcouraient le corps de l’ancien agent. Soudain, ouvrant les yeux, il fonça vers son adversaire à une vitesse prodigieuse. Son maître n’eut pas le temps d’analyser l’attaque. Il reçut son adversaire de plein fouet. Profitant du déséquilibre de Xian, Gunnm se ramassa sur lui-même et, dans une courbe gracieuse, lui décocha un coup de pied circulaire au visage ; mais, l’instant d’après, il fut derrière l’Assassin et posa ses mains sur son torse et prononça deux mots : – Arzhg Mzrrog ! De l’énergie, sortant de ses mains, brilla quelques instants puis repoussa Xian vers la colline de la forge. Il s’enfonça de quarante centimètres dans le mur. Crachant du sang, il retomba sur le sol. Il sentit une lame se glisser sous sa gorge et releva la tête... – Désolé Xian... – Où as-tu acquis une telle puissance ? demanda le Maître. Tu ne l’avais pas. – Si, mais à quoi m’aurait-elle servie ? Tu comprendras que je ne peux ni t’emmener avec moi, ni te tuer... Je n’ai aucune raison suffisante... – Fais ce que tu veux. De toutes façons, je ne pourrais pas t’arrêter. – Bien... |
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Mais qu’est-ce qu’il fait ? se demanda Gwenda, parlant tout
haut. S’il ne vient pas, tout est foutu... – Il va bien arriver. Si il est aussi puissant que tu le dis, il n’aura aucun mal à le vaincre. Gwenda et Torïn étaient à bord du vaisseau de la famille du Nohirrim ; une vieille carcasse, mais suffisamment rapide pour voyager dans l’espace sans dommage. Un vieux coucou, ancien d’une vingtaine d’année et qui n’avait pas été révisé depuis lors. Plusieurs plaques de la carrosserie avaient été retirée pour servir autre part et le reservoir, percé, avait dû être réparé en vitesse. Ils avaient démarré l’appareil mais, bien vite, ils ne pourraient plus se permettre d’attendre leur compagnon. Enfin, Gunnm apparut et se dépêcha d’entrer dans le cockpit afin de prendre les commandes... – Où allons-nous ? demanda Torïn. – Le Troisième sera la Nuit. – Pardon ? – Allons sur Laoh-Gin... |
FIN
DU CHAPITRE |