GERS (Gwenda)
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Introduction
: Légende
contant la Renaissance Gersienne. |
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Gwenda
se réveilla. Elle venait de faire un cauchemar et sentait la sueur
s’évacuer des pores de sa peau. Elle respira fortement, comme
si on venait de lui couper la respiration et qu’elle tentait de
la reprendre. |
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Gunnm
marchait dans une jungle vivante. Il était seul et les plantes
l’attaquaient de tous les côtés. Une lame sortit de
son bras et il commença à découper les végétaux.
Apercevant une lumière filtrée par les arbres et les plantes,
il se dirigea vers elle. Il arriva alors dans un clairière. Au
centre de celle-ci, un socle.
Le même que celui de Undalgüden mais, à la place de
la lame, c’était une femme qui se tenait là, les bras
croisés sur la poitrine, les yeux fermés, une longue chevelure
noire et deux marques rouge-carmun en dessous des yeux. Gunnm la reconnut
aussitôt : |
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Gwenda
redescendait vers sa chambre. Il était bientôt l’heure
de sa régénération et, à cause des événements
étranges de cette journée, elle n’avait pas eu le
temps d’aller voir Mère. Elle devait se presser de trouver
une pièce libre afin de se confectionner un cocon ? Ces escalier
lui paraissaient interminables, et ils étaient complètement
vides, elle devait être la dernière encore debout... A moins
que... Elle s’arrêta et écouta... Rien... En fait,
non. Maintenant elle en était sûre, elle entendait bel et
bien du bruit ; le bruit de quelqu’un de désorienté.
Quelqu’un qui va là où le mène ses pas, ne
sachant pas quoi faire d’autre, quelqu’un avec une forte volonté,
quelqu’un remplie d’une énergie intense, infinie... |
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–
Il faut faire revenir les Minsiens ! cria un des conseillers. |
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–
Qui es-tu homme-robot ? demanda Gwenda, sans aucune trace de peur dans
sa voix. |
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Des
couloirs et des couloirs. Ce bâtiment semblait n’être
composé que de cela. Des kilomètres et des kilomètres
de couloirs en colimaçon. Le temps semblait passer au ralenti,
des heures et des heures s’écoulèrent avant que la
Gersienne et son “prisonnier” arrivent au bout. |
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–
Passons maintenant au dossier Gunnm, dit un des conseillers, ou peut être
souhaitez-vous vous en occuper seul votre Majesté ? La question avait été lancée avec une touche ironique, voire méchante, sous entendant que les dossiers de l’agent étaient toujours pris en charge par Milms en personne. A la grande surprise de toutes les personnes attablées dans la pièce, excepté Renig, Milms répondit : – Non. Nous nous en occuperons aujourd’hui même... |
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Gwenda
ouvrit les yeux, mais le noir était toujours présent. Elle
se releva et resta assise par terre. Se frottant les yeux, elle s’accoutuma
à l’obscurité et regarda tout autour d’elle.
Personne. Tâtant le sol, elle chercha son fusil mais ne le trouva
pas. Elle ouvrit la bouche pour appeler quelqu’un, demander ce qui arrivait, mais une main se posa sur ses lèvres , l’empêchant d’émettre un son. Au contact froid de ces doigts, elle sut que c’était le Martien. Elle n’eut pas le temps de faire un mouvement, ni même d’essayer de communiquer avec son compagnon, car une lumière aveuglante inonda la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Une ou deux minutes passèrent avant que la Gersienne retrouve l’usage de sa vision mais, lorsque cet instant arriva, elle se dit qu’elle aurait préféré s’arracher les yeux... Elle était dans la salle d’incubation, la salle de sa Reine-Mère Lana, la salle où toutes les habitantes de la planète naissaient, la salle où elle était née... En temps normal, Lana, génitrice de tout Gers trônait au centre de la pièce, reliée au centre nerveux de Dra-Oh, l’arbre sacré, immense cœur de la planète. Mais la créature qui occupait sa place n’était, ne pouvait pas être Lana. Certes, elle lui ressemblait ; bien sûr elle faisait partie intégrante de la place, et certainement de la planète entière, mais cette vision cauchemardesque ne pouvait être sa Reine... sa Mère... Pourtant la même voix frappa son esprit... La même voix que celle de Lana, mais la gentillesse s’était transformée en méchanceté, et la douceur était devenue cassante, vicieuse... – Approche Gwenda ! dit la voix, semblant se répandre dans toute la pièce... Gwenda, impuissante, ne put qu’obéir à l’ordre donné. Elle approcha de sa Reine, se bouchant les oreilles et rampant de douleur. |
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–
Je crois que vous pouvez ranger le dossier Gunnm, déclara Milms
en s’appuyant sur ses coudes, un sourire sournois sur les lèvres... – Vous êtes sûr de votre décision ? demanda Renig. – Je ne vois pas en quoi cette décision est discutable, mon cher conseiller. Gunnm est un traître pour Mars. Il mérite la mort pour plus d’une faute. Le Grand Conseiller soupira. Rien n’aurait pu faire changer d’avis ces stupides conseillers. Aucun n’aimait Gunnm ici, et pourtant, il ignoraient ce que celui-ci avait sacrifié pour Mars ; mais Milms, lui, le savait, et c’était ce en quoi son attitude était étrange. Renig regarda Milms et fut frappé de stupeur... Il avait changé... Ses traits se raffermissait ; ses cheveux, d’un blond éclatant, devenait noir-gris. Ses yeux semblaient injectés de sang et le regard qu’il jetait sur la salle était mauvais... |
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La
créature que Gunnm avait devant lui était le parfait exemple
de ce contre quoi il se battait. La corruption avait rendu la Reine-Mère
indigne de la réputation de beauté des femmes-plantes. Ses
cheveux n’avaient plus l’apparence de lianes mais celle d’énormes
tuyaux protégeant des fils électriques ; un réseau
de câbles partait du bas de son ventre et la reliait à toute
une série de cocons disséminés dans la salle. Ses
mains ressemblaient à d’immenses griffes de fauve, et ses
dents à des lames d’épées. De plus, chose étrange,
tout son corps était en métal. – Avance martien, lança la Reine-Mère Lana. Gunnm s’exécuta, trop lentement sûrement aux yeux de la Gersienne qui étendit son bras jusqu’à lui, et l’attrapa afin de l’amener devant son visage. Il en était sûr maintenant, l’esprit de la planète mesurait plus de trois mètres... – QUE VIENS TU FAIRE ICI MARTIEN ? QUI T’ENVOIE ? TON GOUVERNEMENT ? cria Lana. NE TE SENS PAS OBLIGE DE RÉPONDRE MARTIEN.. DE TOUTES FAÇON, TON SORT SERA LE MÊME ! – Je ne suis ici que dans un seul but Gersienne, et je ne suis en aucun cas envoyé par ma planète. J’ai même été banni par l’Empereur Martien lui-même... Lana partit alors d’un grand rire. Elle lâcha Gunnm qui ratterit parfaitement sur ses deux pieds. Elle s’arrêta et regarda l’ancien agent d’un air méchant. – Et tu pensais pouvoir repartir d’ici en emmenant une de mes filles, un des meilleures qui plus est., sans que je le sache ? Elle se remit à rire. – Je ne la kidnapperais pas, si c’est ça que tu insinues. Elle m’accompagnera si elle le souhaite, de son plein gré. Mais je pense que la vison de sa Reine, rongée par la corruption, la confortera dans le choix qu’elle a à faire. – Ah c’est ce que tu crois ? Eh bien, demandons-lui... Gwenda, Mère Guerrière, souhaites-tu accompagner ce martien, banni de sa planète ? En disant cela, elle attrapa la Gersienne par la tête et la mit debout, face au Martien. Gwenda semblait souffrir – bien qu’aucune blessure ne soit visible sur son corps – et lutter contre une force invisible. – Je... ne... veux pas... répondit-elle avec peine... – Tu triches Lana ! lâcha Gunnm. Tu la forces à répondre contre sa volonté ! D’un geste et vif, le cyborg traça un mouvement dans les airs, dessinant un triangle dans un carré, d’un seul trait, et tout ça en moins d’une seconde. Il plaça ensuite ses mains devant lui et murmura un seul et unique mot : – Kzrlmqp... Aussitôt, une bulle d’énergie verte entoura Gwenda qui se souleva et vola vers Gunnm. Lana sourcilla de surprise face à ce déploiement d’énergie. – Tu n’es pas un simple pion, martien, lui dit-elle. Tu maîtrises à la perfection les Mots de Pouvoir. Qui es-tu vraiment ? Cette question avait été posée sur un ton qui ne demandait pas de réponse. C’est à ce moment qu’un bruit énorme envahit la pièce, comme si quelqu’un doté d’une énorme paire de poumons prenait sa respiration. Le bruit ne cessait pas. Tous les cocons disséminés dans la salle sphérique s’ouvrirent en même temps, lâchant un nuage de vapeur. La fumée se dissipa très vite et le Martien vit alors les nouvelles Gersiennes... |
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Les
rues des villes, sur Mars, n’étaient pas éclairées,
ou alors très peu ; le taux de criminalité sur la planète
étant très élevé, le gouvernement avait décrété
un couvre-feu à la tombée de la nuit, pour empêcher
les tueurs maniaco-dépressifs ou les psychopathes muto-cyborgs
de violenter la population. Chaque ville était isolée des
autres de plusieurs centaines de kilomètres, toutes seules dans
le désert Martien, un lieu aride et inhospitalier. Alors, les cités
avaient fait construire des murailles de métal extrêmement
solides afin d’empêcher les créatures animales de l‘extérieur
de rôder dans les ruelles... Mais, malgré tous les dangers qui planaient sur ces villes, malgré le couvre-feu, un personnage marchait dans une des rues de la capitale Martienne, la ville dans laquelle avait été construit le Palais Royal (qui n’avait de royal que le nom et la fonction). Cet homme – car c’en était un – marchait le long des habitations, comme s’il ne souhaitait pas attirer l’attention sur lui, se fondre dans le décor. Il tourna au coin d’une ruelle et tomba sur une patrouille de soldats. – Eh ! Toi ! Arrête-toi ! cria l’officier. L’homme s’arrêta et attendit que les guerriers arrivent à côté de lui. Il enleva alors sa capuche, laissant entrevoir des cheveux blancs. – Excusez-nous Monsieur, dit un des gardes, en baissant respectueusement la tête. Nous ne vous avions pas reconnu. L’homme remit son capuchon et continua son chemin. Au bout de quelques minutes, il s’arrêta à nouveau, devant une maison délabrée, vieille d’au moins deux siècles. La porte et l’unique fenêtre de la devanture étaient bouchées par des planches de bois clouées en travers et les arrêtes de la bicoque, recouverts de métal, suintaient l’humidité et la crasse. Il hésita un instant à entrer dans ce repaire de germes infectieux, puis s’approcha de l’ouverture qui servait d’entrée et décrocha une planche. Se glissant à l’intérieur, il s’épousseta les vêtements lorsqu’il sentit une lame se poser sur sa gorge... – Annoncez, dit l’homme, le Grand Conseiller Renig... |
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Cinq
femmes, aussi
semblables aux Gersiennes que l’étaient Lana. Leurs cheveux,
de lianes, étaient devenues d’énormes fils électriques
; elles arboraient des dents aussi énormes et coupantes que celles
d’un fauve. Leurs corps étaient entièrement métallique
et des tuyaux remplaçaient leurs jambes. Ces cinq femmes de métal
avaient été créées par la corruption même
de la Reine-Mère. Elles ondulaient sur elles-mêmes d’une
façon inquiétante, et se mouvaient étrangement, semblant
glisser sur le sol de façon extrêmement macabre. – Mes filles, cria Lana, de sa voix stridente, vous êtes la toute nouvelle génération de Gersiennes, l’élite de la planète... Les nouvelles nées tournèrent alors la tête vers la Reine-Mère et, dans une mimique d’affection, penchèrent leur appendice supérieur sur le côté. – Tuez le Martien, murmura Lana. Aussitôt, les femmes-plante – ou plutôt les femmes-métal – avec un sourire carnassier et malfaisant, se retournèrent vers Gunnm... Soudain, l’une d’elles fit un bond de trente mètres de long en direction de son adversaire et, chose étrange, les fils – ou les tuyaux – en bas de son corps restèrent accrochés au sol. Avec une rapidité presque improbable, Gunnm se souleva du sol et effectua un coup de pied retourné qui atteignit la Gersienne au visage et la renvoya à l’endroit d’où elle venait. Ses sœurs, l’imitant, se jetèrent sur leur proie. Le cyborg, se mouvant avec grâce et légèreté les évita les unes après les autres puis, commençant à flotter à quelques décimètres du sol, il récita, en joignant les mains, une phrase longue et étrange : – Klmpf grmhrnz bdqc... Lorsqu’il eût fini, il leva les mains en avant et, comme une sorte de spasme, il se cambra, les mains et la tête en arrière, et une lumière aveuglante envahit toute la pièce... |
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Tout
était encore noir ; le sol semblait se dérober sous ses
pieds et, tout tournait dans la pièce... Que s’était-il
passé ? Il y avait eu une grande lumière blanche et puis elle s’était évanoui... Gwenda ouvrit tout doucement les yeux et tenta de se réveiller... Elle prit alors conscience que l’environnement dans lequel elle se trouvait n’était plus celui de la Salle-Mère, cœur de sa planète. Ici, tout bougeait ; elle était dans un véhicule... Un vaisseau... Ouvrant soudainement les yeux, elle se releva brusquement : elle reconnût alors un des vaisseaux de la flotte Gersienne, un chasseur, précisément. S’habituant à la nouvelle atmosphère du lieu, elle se mit sur ses deux pieds et fit un pas. Elle se dirigea alors vers la cabine de pilotage en haut de l’appareil. Ce qu’elle vit ne l’étonna pas du tout. Gunnm, aux commandes, conduisait l’appareil vers une destination qui lui était, pour l’instant, inconnue ; mais elle comptait bien la connaître. – Où allons-nous ? commença Gwenda. Que s’est-il passé ? Le Martien, pas le moins du monde surpris par l’intervention orale de sa compagne, répondit, ne quittant pas l’espace des yeux. – Nous nous dirigeons vers Nohirrim. Un silence s’installa. On n’entendait plus que le vrombissement berçant du moteur végétal du vaisseau. – Je t’ai posé une question, martien... – Et je l’ai entendue. La vérité est que je ne me souviens pas entièrement de ce qui s’est passé. – Ecoute-moi bien Martien, continua Gwenda, reprenant son calme tandis qu’elle faisait pivoter le siège afin de regarder le cyborg droit dans les yeux. Apparemment, nous allons faire équipe. Je ne sais pas encore si cela me plaît, étant donné que les seuls rapports que j’ai eu avec ta race n’ont eu lieu qu’au travers d’affrontements. Mais si tu veux que cela fonctionne, dis-moi toute la vérité. Une pause vint ramener, une fois de plus le calme de l’espace et Gunnm, nullement décontenancé par le discours de la Gersienne, répondit : – Très bien. De ce que je me souviens, ma technique a pu tuer toutes les aberrations que ta Reine venait de créer. Par contre, Elle n’a été qu’affaiblie. J’ai alors cherché un moyen de sortir de la pièce... Avec toi. Une nouvelle pause. – Et alors ? – C’est tout. La trop grande utilisation d’énergie a affecté ma mémoire. Je ne me rappelle pas ce qui s’est ensuite passé. Les deux nouveaux compagnons se regardèrent droit dans les yeux. Gwenda, dans ce regard put voir que Gunnm ne mentait pas. Elle vit qu’elle devait l’accompagner, elle devait mener à bien cette mission, même si elle n’en connaissait pas tous les tenants et aboutissants. – Il faut que je me déconnecte, dit-elle tout d’un coup, se détournant. – Comment ?! – Si Lana est encore vivante, elle peut me parler, me retrouver n’importe où dans l’Univers. Elle se retourna et montra au Martien une sorte de petite araignée végétale accrochée à la base de son cou : – Cette glande peut le lui permettre, je dois me déconnecter d’elle pour devenir Indépendante... Elle leva sa main devant son visage et sa griffe apparut, sortant de sa peau. Les lames remplaçant les doigts d’effilèrent à leur maximum. |
FIN DU
CHAPITRE |